En partant pour les croisades, ces pieux chevaliers avaient bonne
conscience : ils portaient leur croix sur le dos et la divine parole en
Orient.
L'Orient, c'était la terre promise, c'est-à-dire la terre des épices, de
l'or et des soieries. La terre qu'on veut piller, brûler, violer. Et
ils pillèrent la terre, violèrent les femmes, massacrèrent les hommes,
au nom de la chrétienté. Ces barbares furent combattus tout aussi
férocement du côté de l'Islam, où se trouvait la civilisation la plus
avancée du monde, mais aussi les rivalités et la "torpeur du monde
arabe". Et Jérusalem, Damas, Beyrouth, villes saintes, villes maudites,
villes martyres, connurent l'enfer.
Ce livre part d'une idée simple : raconter l'histoire des croisades
telles qu'elles ont été vues, vécues et relatées dans "L'autre camp"
c'est-à-dire du côté arabe. Il raconte les pillages et les massacres
perpétrés par les Franjs. On y voit les contrastes de l'époque entre
Orient et Occident. Il apporte en plus une réflexion sur l'inversion de
la domination de l'Orient sur l'Occident ces derniers siècles à cause
des croisades, et malgré la victoire arabe. L'une des causes avancées
par l'auteur est la capacité des occidentaux à s'organiser sur place
autour de la notion de droit pour établir des règles efficaces de
dévolution du pouvoir.
Amin Maalouf s'inspire des historiens et des chroniqueurs arabes de
l'époque (en particulier Ibn al-Qalanisi, Oussama Ibn Mounqidh, Ibn
Jubair et Ibn al-Athîr) et donne une nouvelle image des croisades en
Occident.
Amin Maalouf est né à Beyrouth au Liban le 25 février 1949. C’est un
arabe chrétien né d’une mère melkite (orthodoxe) et d’un père protestant
aux multiples fonctions : peintre, poète, journaliste qui fut
d’ailleurs le créateur de deux quotidiens. Il parle arabe, écrit en
français et pratique l’anglais. Il a étudié l’économie politique et la
sociologie dans un but de formation plutôt que dans celui de
l’apprentissage de certaines connaissances.
En 1976, il quitte Beyrouth pour s’installer dans la capitale
française. Ce départ est dû à l’insécurité permanente qui régnait
dans son pays.
En 1983, il publie un ouvrage historique : "Croisades vues par les
Arabes" qui lui permet de mettre en avant le point de vue des envahis.
Cette œuvre va avoir un écho non négligeable et sera traduit en
plusieurs langues. Ce succès va le conduire à se consacrer uniquement à
la littérature. Trois ans plus tard, son premier roman "Léon
l’Africain", sur la vie d’un voyageur du XVIème siècle devient un
best-seller et le fait connaître du grand public. En 1988,
"Sarmacande", prix des maisons de la Presse, est inspiré de la vie du
jeune poète persan Omar Khayyam, né en 1030. Deux années plus tard, les
jardins de Lumière retrace l’histoire et l’itinéraire du prophète Mani,
fondateur du manichéisme. Dans "Le premier siècle après Béatrice",
publié en 1992, cet écrivain qui s’était surtout intéressé au passé se
tourne vers la "science fiction". Il obtiendra le prix Goncourt 1993
avec "Le rocher de Tanios".
Le
23 juin 2011, Amin Maalouf est élu, au premier tour de
scrutin au fauteuil 29 de l'Académie française succédant à Claude
Lévi-Strauss.
Durée : 10 h 20 min.
Interprété par Floriane GABER et Philippe LEJOUR.
Le
livre audio se présente sous la forme de 121 fichiers MP3 assez brefs
(de 2 minutes pour le plus court, à environ 9 minutes pour le plus
long).